KKB aux Ivoiriens: «Réveillons-nous, il faut vaincre la peur»
La Coalition nationale pour le changement veut prendre son destin en main. Cinq jours après la marche des jeunes de l’opposition, elle a décidé de remettre le couvert. Même si elle ne veut pas engager un bras de fer avec le pouvoir en place, la Cnc annonce qu’elle tiendra son premier meeting le 20 juin prochain à Yopougon, le deuxième, une semaine après, c’est à dire le 27 juin à Koumassi et le dernier, le 8 juillet à la place de la République au Plateau. L’information a été donnée, samedi dernier, par Laurent Akoun, au cours d’une conférence de presse à la résidence privée de Charles Konan Banny à Cocody-Riviera III. «Nous nous donnerons les moyens de les organiser. Nous lançons un appel à la mobilisation. C’est au peuple de Côte d’Ivoire, à tous les démocrates, tous ceux épris de justice et de liberté que nous nous adressons. C’est nous qui devons ensemble prendre en main notre destin. Nous avons un devoir auquel nous ne pouvons nous dérober celui de faire tout ce qui est à notre pouvoir pour amener le régime actuel à s’asseoir autour d’une table avec l’opposition en vue de discuter en toute sérénité et en toute responsabilité des conditions d’élections justes et transparentes», a-t-il lancé. Le cadre du Front populaire ivoirien version Sangaré avait à ses côtés Samba David, président de la coalition des indignés de Côte d’Ivoire et Kouadio Konan Bertin dit KKB, député de Port-Bouët. Cette nouvelle programmation fait suite au refus par le pouvoir de voir la place Ficgayo abritée un meeting de la Cnc le samedi 13 juin dernier. Sur le refus des espaces à Yopougon, Samba David a mis a nu ce qu’il considère comme un mauvais jeu de la part des autorités. «Depuis le 2 juin, nous avons déposé des demandes pour quatre espaces : Ficgayo, Jesse Jackson, Cpi et terrain Sylla de Niangon. Les quatre espaces nous ont été refusés en même temps sous pré- texte qu’ils étaient occupés. Raison, pour laquelle nous avons reprogrammé nos manifestations. Pour le 20 juin, nous avons encore demandé les quatre espaces. Si encore, on nous refuse les espaces, nous allons prendre nos responsabilités», a souligné le président des indignés de Côte d’Ivoire. Pour sa part, Kouadio Konan Bertin a tenu à interpeller le président de Alassane Ouattara. KKB lui a dit d’éviter de faire à autrui ce qu’il ne veut pas qu’on lui fasse, parce que le refus des manifestations peut entraîner des crises graves et les faits passés sont des témoignages pour les Ivoiriens. «Je ne veux pas que Ouattara fasse aux autres ce qu’il refuse qu’on lui fasse. Le refus incessant des rassemblements ou des meetings est la manifestation de la mauvaise foi du régime», se plaint-il affirmant que l’opposition ne pourra l’accepter éternellement. «Réveillons nous. Il nous faut vaincre la peur», lance KKB aux Ivoiriens. Parlant des élections à venir, les conférenciers ont exigé des discussions franches sur la réconciliation nationale, le cas des prisonniers et des exilés, la Commission électorale indépendante et l’identification et l’enrôlement des électeurs. «Le gouvernement s’emploie à faire croire que tout va bien en Côte d’Ivoire, et que le processus électoral se dé- roule normalement. Or, la population est inquiète au fur et à mesure que nous approchons la date de l’élection présidentielle parce que les conditions de préparation de l’élection présidentielle prochaine font peser de graves menaces sur la paix sociale en Côte d’Ivoire», font-ils remarquer. Revenant sur la marche éclatée des jeunes de l’opposition, la Coalition bien que n’ayant pas appelé à des manifestations, a salué les jeunes pour leur mobilisation. Elle a dénoncé l’attitude du gouvernement qui s’évertue à justifier la mort du jeune de Guiglo et a exigé la libération des manifestants injustement arrêtés. Portée sur les fonts baptismaux, le 15 mai dernier, la Coalition nationale pour le changement forte de 12 membres a vu ses rangs grossir avec l’arrivée de 8 autres membres dont le Cojep de Charles Blé Goudé qui était représenté à cette conférence de presse par Youan Bi Agenor.
Cyrille DJEDJED
Source : L’Inter N°5102 du Lundi 15 Juin 2015