L’ex-chef de l’État, Laurent Gbagbo, a célébré hier dimanche 31 mai, des 70 ans. À l’occasion de cet anniversaire commémoré entre les quatre murs de la prison de Scheveningen à la Haye, pour la quatrième fois consécutive depuis le 11 avril 2011, Charles Blé Goudé, ex-leader des jeunes patriotes sous Laurent Gbagbo et détenu également à la Haye, a livré un message à son mentor pour lui souhaiter joyeux anniversaire. Dans une déclaration dont copie nous est parvenue, le voisin de Laurent Gbagbo à la Haye, a indiqué que son mentor célèbre encore un autre 31 mai, loin des personnes qui lui sont chères et pour qui il compte, marquant ainsi un passage sur terre, plein de douleurs et de privations, mais surtout un passage plein de valeurs, d’expériences et d’enseignements. Il a noté qu’aux coups durs de la vie, l’ex-chef de l’État a survécu au point que son nom se confond désormais avec l’histoire de la Côte d’Ivoire et celle de l’Afrique. «Plus des trois quarts des 70 années que vous fêtez aujourd’hui ont été consacrées au combat pour les libertés et la justice sociale. Pour sauver la vie de vos concitoyens, vous avez sacrifié votre vie. Ce n’est donc pas faux quand un soir vous m’aviez dit: sache jeune homme qu’un leader ne peut pleinement être heureux en sachant que tant d’hommes sont dans le malheur sans qu’il puisse se soucier de ne rien faire pour les aider. Le Leader doit se réveiller à des heures qui ne lui conviennent pas, parler à des gens qui ne lui apportent rien, consentir des sacrifices sans rien attendre en retour», a-t-il livré. L’ancien président du Cojep a rappelé à Laurent Gbagbo que pendant ces moments où la réalité et les convictions se livrent un véritable combat, les difficultés plongent dans la tentation d’emprunter des raccourcis pour échapper aux responsabilités de l’histoire. Mais, selon lui, la conscience qu’a l’ex-président de la République de ses devoirs l’oblige à puiser en lui-même pour venir à bout de ses obstacles afin de faire aboutir ses objectifs de dé- part. «Pour finir, vous m’avez dit que le monde s’apprête à faire le deuil d’une époque. Ainsi, les derniers coups de griffes d’une panthère agonisante faisant très mal, nous devons tenir. Eh bien, Président, vous n’avez pas du tout tort ! Un simple regard sur les récents événements sur notre continent suffit à conclure qu’en politique, il n’existe pas de victoire ou d’échec définitif, tout est mouvement!», a-t-il conclu.
Steeve AZO (Stg)
Source : L’Inter N°5090 du Lundi 1er Juin 2015