« Là où il y a le bonheur il y a des difficultés, président tenez bon car vous êtes dans la vérité »

affi-chefs bete1

Ce n’est pas partout ils vont et ils ne se déplacent pas par hasard, mais pour la situation qui prévaut au Front Populaire Ivoirien (FPI), ces relais de la tradition bété dans la capitale Abidjanaise, n’ont pas eu d’autres recours que le président Pascal Affi N’guessan, à qui ils ont rendu visite à son domicile de M’bandon de la riviera 3 en réhabilitation, ce lundi 30 mars à 16 heures, pour prendre des nouvelles de leur fils Koudou Laurent Gbagbo et comprendre tout le remue-ménage qui ébruite l’univers des refondateurs.

Selon Gnaly Martin, chef central des bétés de la commune de Port Bouët, porte parole de la délégation, « le chef ne fait certes pas la politique, mais il donne son avis sur les sujets d’intérêt national », et c’est fort de cela qu’ils rendent visite à leur beau fils, le président du Front Populaire Ivoirien pour le saluer et l’écouter, sous le regard bienveillant, fraternel et hospitalier de leur fille Angéline Kili, à qui les chefs ont rendu un vibrant honneur.

A la suite des préliminaires de bienséance dans la pure tradition bété et en langue locale, sous le contrôle de Krékré Firmin et de l’honorable Sery Dahouan initiateurs de ces retrouvailles, le crachoir fut cédé au président Pascal Affi N’guessan pour entretenir ses hôtes.

Sans fioritures, le lion du Moronou, a opté pour une pédagogie détaillée, afin de mieux expliquer la crise aux chefs, en partant des prémices de sa rencontre avec le président Laurent Gbagbo en 1988, de son adhésion au Front Populaire Ivoirien, de ses responsabilités auprès de l’homme, fruit de la confiance mutuelle et du 11 avril 2011, qui marque un autre cycle dans leurs respectives carrières politiques effritées en lambeaux, au moment ou ils sont faits prisonniers, à la faveur de l’arrestation du président Laurent Gbagbo le 11 avril 2011.

Pascal Affi N’guessan pense que c’est à cette époque que la crise s’est aggravée, suscitant obstinément le gout effréné de diriger le FPI en son absence, car la tentative d’aller à un congrès en mai 2012 corrobore bien l’initiative de ses camarades qui ont voulu se débarrasser de lui, puisque selon lui, ils ont toujours eu du mal à supporter le fait que le président Laurent Gbagbo lui voue une grande confiance qui a fait de lui ce qu’il a été auprès de lui, auquel il a ajouté la fonction de président du Front Populaire Ivoirien qu’il assume jusqu’à ce jour.

Elaguant les déchets de la crise qui ont envenimé les rapports entre les militants, le président du Front Populaire Ivoirien a regretté les suspicions qui pèsent sur son honorabilité, expliquant aux chefs qu’il n’a pas trahi le président Laurent Gbagbo. Il a en outre pris à témoin des collaborateurs proches du Woody de Mama qui savent mieux que quiconque, les arcanes de cette crise et qui partagent sa vision, c’est pourquoi il les a présenté et a précisé que: « si c’était le cas de la trahison, Alcide Djédjé et Krékré Firmin, les plus proches collaborateurs du président Laurent Gbagbo, ne seraient pas avec moi ».

«Si je voulais tourner la page de Gbagbo ou faire un complot contre lui, ce n’est pas maintenant ou je suis libre, c’était au moment ou la mort planait, ou certains ont dit qu’ils ne connaissaient pas Gbagbo en le reniant ou en capitulant de son combat, c’est à dire le 11 avril, ou arrêté et malmené au golf, Ouattara m’a demandé de lui faire allégeance, ce que j’ai refusé et qui m’a valu la prison de Bouna» s’est exprimé Pascal Affi N’guessan aux chefs qui s’imprégnaient au fur et mesure du parcours laborieux de leur beau fils qui exposait ainsi, toute la preuve de sa loyauté et sa fidélité constante à l’égard du président Laurent Gbagbo.

Face aux chefs, Pascal Affi N’guessan a affirmé que : « la libération du président Laurent Gbagbo est un devoir pour nous, une obligation pour nous, c’est pourquoi je résiste et je me bats, parce que je ne veux pas que la rébellion faite au président Laurent Gbagbo, on me la fasse à l’intérieur du parti qu’il a fondé, or c’est ce parti qui a fait que le nom de Gbagbo est écrit en lettre d’or indélébile en Côte d’Ivoire ».

Pour terminer, Pascal Affi N’guessan a informé les chefs qu’il est resté dans la dynamique des intérimaires qui avaient commencé le dialogue et qu’il poursuit présentement, car pour lui, « il n y a pas d’autres alternatives à une crise politique, si ce n’est de faire la politique elle-même ».

C’est pour cela, il pense que si Gbagbo est en prison, c’est à cause de la politique et c’est la politique qui va le sortir, mieux « je veux ramener Gbagbo avec la banane et non avec le fusil » a dit Pascal Affi N’guessan pour paraphraser l’anecdote du singe dans l’arbre, à qui il faut plutôt donner une banane pour reprendre l’enfant qu’il tient en otage, au lieu d’utiliser un fusil qui compromettrait les chances d’un succès, ou d’un drame à la négociation, lesquels propos ont suscité des applaudissements de la part des chefs qui ont traduit par ce geste, la justesse intelligible de cette caricature anecdotique, qui décrit bien la diplomatie qui s’adapte au dossier du président Laurent Gbagbo, à laquelle ils acquiescent.

On se souvient qu’au lendemain de l’incident survenu à la place Ficgayo lors de la veillée de feue maman Lélé Gado Marguerite, les chefs de la communauté bété sont venus apporter leur soutien au président Pascal Affi N’guessan qu’ils rencontrent cette fois-ci, dans le cadre des échanges d’informations sur la crise du FPI, en vue de prolonger la désintoxication qu’ils ont jugé nécessaire de faire. Et c’est fort de cet appoint, qu’ils ont encouragé le président à tenir bon, pour surmonter ces épreuves au bout duquel, il connaîtra la victoire parce qu’il est dans le vrai.

Quant au président Pascal Affi N’guessan, il a remercié ces gardiens de la tradition, qui ont bien voulu par la suite, immortaliser en sa présence et en compaqgnie de leur fille, la rencontre par une belle photo de famille.

Ade Cacady

Source: Facebook