Avant 2020, le Président de la République Alassane Ouattara entend transformer en un pôle économique important, le deuxième ( ?) de la Côte d’Ivoire, le district du Bas-Sassandra qui comprend les Régions de San-Pedro, de la Nawa et du Gbôklè. 6.000 milliards de fcfa sont prévus pour réaliser de nombreux projets pharaoniques dans cette partie de la Côte d’Ivoire. Et comme le Président Ouattara affirme et prouve qu’il ”ne fais jamais de promesses en l’air”, nous avons décidé de recueillir les sentiments d’un des fils et cadres de ces localités. Alain Richard Donwahi, Conseiller du Président de la République, Secrétaire Général du Conseil National de Sécurité et Président du Conseil Régional de la Nawa. Sans ambages, il aborde surtout les questions liées à la sécurité, aux coupeurs de routes et ex-combattants notamment.
Monsieur e Président du Conseil Régional de la Nawa, une semaine après la visite d’Etat du Président de la République Alassane Ouattara dans le district du Bas-Sassandra (du 4 au 8 mars 2015), quels sentiments vous animent et quels sentiments habitent également les populations de cette partie de la Côte d’Ivoire ?
Aujourd’hui, après la visite du Président de la République dans tout le Bas-Sassandra et notamment dans la région de la Nawa, je suis animé de sentiments de joie. Sentiments de joie parce que recevoir un Président de la République, dans sa région c’est un grand honneur. Sentiments de joie aussi parce que la visite s’est bien passée. Je pense que la mobilisation a été au rendez-vous et surtout la satisfaction des populations était perceptible. Satisfaction de voir le Président s’intéresser à notre région, de le voir se rendre lui-même dans notre région et tenir des meetings, discuter avec les cadres et avec les populations. Nous sommes entièrement satisfaits, parce que le président a montré et démontré son intérêt pour le Bas-Sassandra et ses populations ainsi que pour le développement économique du Bas-Sassandra qui est un pôle économique important en Côte d’Ivoire. Je dirai même le deuxième pôle de développement économique en Côte d’Ivoire, grâce à tous les investissements qui vont y être réalisées de maintenant à 2020. Donc c’est une satisfaction entière. Les attentes des populations ont été comblées. Une partie des attentes est en cours de réalisation, donc je dirai bilan positif.
Les populations se posent souvent une question : Si le Président de la République envisage d’investir autant d’argent (6000 milliards de francs CFA) pour le développement de votre district, quelle pourrait être alors la part d’investissement des Conseils Régionaux dans le développement de leurs localités ?
Vous savez que les Conseils Régionaux sont des structures bien organisées et non déconcentrées. Ce qui veut dire qu’ils ont leur rôle aussi à jouer dans le développement des régions. Vous savez, vous ne pouvez pas demander à un Conseil Régional de faire un barrage. Vous ne pouvez pas demander à un Conseil Régional de faire une autoroute. Nous n’avons pas ces moyens-là. Mais nous sommes tenus de faire remonter les préoccupations des populations pour que celles-ci soient satisfaites. Nous avons donc, à côté de tous ces investissements là, un accompagnement à faire. Pour tout ce qui reste à faire et pour ce qui est de notre compétence. Donc nous accompagnons les efforts de notre Gouvernement dans l’investissement de notre région et nous avons aussi notre rôle à jouer aux côtés de cet investissement là, pour satisfaire aux besoins des populations qui sont de tous ordres.
Vous êtes aussi le Secrétaire Général du Conseil National de la Sécurité. Au moment où l’on parle de la reforme de l’armée, est-ce que l’on peut penser que cette reforme s’étend au secteur de la sécurité intérieure ?
Vous parlez de deux choses. Vous parlez de l’armée qui concerne la défense la sécurité extérieure et la sécurité intérieure qui concerne la police et la gendarmerie. Donc la reforme du secteur de la sécurité prend en compte tout cela. En matière de sécurité nationale, nous avons la reforme de l’armée, oui, mais nous avons également la reforme en matière de police qui se fait. Donc il ne faut pas voir la reforme au niveau du secteur de la sécurité comme simplement la reforme de l’armée. La reforme de l’armée est une partie de cette grande reforme du secteur de la sécurité qui touche plusieurs piliers de la sécurité nationale, mais aussi le contrôle démocratique, la gouvernance économique, les droits de l’homme et bien d’autres.
La Région de la Nawa dont vous êtes le Président du Conseil Régional est infestée par les coupeurs de routes. Qu’est ce qui est fait pour réduire l’ampleur de ce phénomène en ces lieux ?
Dans notre région, particulièrement, nous sommes satisfaits de l’évolution positive quant au phénomène des coupeurs de routes parce que la gendarmerie (donc le ministère de la défense), a mis des moyens sur place et a agi pour que ce phénomène soit réduit à son plus strict minimum. Il est difficile d’avoir une sécurité à 100%, mais des statistiques ont démontré aujourd’hui que l’insécurité dans cette région, grande productrice de café-cacao, a baissé grandement et des moyens supplémentaires seront alloués aux forces de l’ordre, aux forces de sécurité pour que la sécurité soit garantie à tout le monde dans cette région.
Quel est le niveau d’implication du Conseil National de Sécurité dans le programme ADDR. Et qu’advient-il de certains ex-combattants qui pensent qu’ils méritent à tous les prix d’intégrer l’armée ?
L’ADDR est une institution, un organe qui émane du Conseil National de Sécurité pour régler la question des ex-combattants, de leur désarmement et de leur réinsertion ainsi que leur réintégration économique. Donc l’ADDR fait de l’excellent travail et a un programme qui est suivi et qui est un exemple aujourd’hui. L’ADDR s’emploie donc à régler le problème des ex-combattants qui n’ont pas intégré l’armée. C’est pour cela qu’ils viennent dans ce programme pour être réintégrés et réinsérés dans la vie économique. Il est évident que beaucoup d’entre eux, au départ, avaient pensé qu’ils pouvaient rejoindre l’armée. Mais il est évident qu’un pays comme la Côte d’Ivoire ne peut pas avoir une armée pléthorique si ce n’est pas dans la vision politique. Cette vision a été exprimée par le chef de l’Etat et elle a été déclinée en stratégie nationale de reforme de la sécurité qui englobe la question des ex-combattants. Aujourd’hui au niveau de la sécurité nationale, une stratégie de sécurité nationale a été également validée par le Conseil National de Sécurité et adoptée par le Gouvernement qui établit l’organisation qui sera optimale dans les années à venir pour les forces de défense et de sécurité au niveau des effectifs, de la composition de ces effectifs, du matériel et des équipements qu’il faut à ces effectifs pour faire leur travail.
Justement, à propos de ces effectifs, est ce qu’on peut avoir aujourd’hui avec exactitude le nombre de gendarmes, de policiers, de militaires, etc, que compte la Côte d’Ivoire ?
Bien sûr, le Conseil National de Sécurité reçoit des différentes forces une situation de prise d’armes, c’est-à-dire une situation des effectifs dans tous les corps dans lesquels ces effectifs sont constitués. Nous avons effectivement des chiffres qui sont connus et qui évoluent bien sûr parce qu’il y a des décès, il y en a qui vont en stage, il y a des recrutements, donc ces effectifs sont connus et sont gérés par le ministère de la défense en ce qui concerne la gendarmerie et l’armée et au niveau du ministère de l’intérieur et de la sécurité pour la police.
Que retenir pour le futur de la région de la Nawa ?
Je crois que pour parler de la visite d’Etat du Président de la République dans le Bas-Sassandra, le mot le plus important qui a été donné c’est la paix, la réconciliation. Je voudrais revenir dessus pour dire que tout le travail que nous sommes en train de faire au niveau du Conseil National de Sécurité, au niveau des Régions, au niveau même du Gouvernement, c’est de faire en sorte que ce pays retrouve sa stabilité et sa paix. Et que le développement soit la seule chose qui nous unisse tous autour d’un même idéal.
Interview réalisée par MARCEL TIM
In Le Jour du lundi 16 mars 2015